Prix Jeune Mousquetaire Rencontres Littéraires

Alors au début, j’ai cru que (...) ...Alain Guyard

jeudi 24 mai 2012

Alors au début, j’ai cru que c’était pour déconner. Rapport à la pièce que j’étais en train d’écrire, moi, dans ma Camargue où j’ai posé mes valoches il y a plus de dix ans, et où je me suis fait une tripotée de copains. Et la pièce, donc, que j’écrivais, au moment où on me dit, "tiens, t’es nominé pour le prix Jeune Mousquetaire", la pièce, donc, elle s’appelle "D’Artagnan de Camargue, Con !"... Parce que le copain qui voulait absolument le premier rôle, mon pote José, ça fait cinquante piges qu’il vit dans le sud de chez sud, et il a un accent camarguais à découper à la tronçonneuse Husqvarna. Et comme tous les camarguais, en plus, dès qu’il commence à jaffer, il te fout des "peuchères", et des "cons" à tous les coins de phrases. Et donc, alors, pour pas se faire chier, la pièce, je l’appelle d’Artagnan de Camargue con...

Et donc alors, j’étais en train de bosser ça quand on me dit (je me répète, mais c’est pour être clair). "Tiens, t’es nominé". Alors je zyteute un peu les gonzes qui sont en lice et je me dis, comme ça, "laisse béton, t’as pas ta chance, les autres c’est des boloss". Et je retourne à mes couillonnades camarguaises. On cale des répèt avec les copains et on en cale une, justement, un ouik-end où on se dit qu’on sera tous peinards...

... Peinards mon cul ! C’est le ouik-end où que je vais recevoir mon prix ! Alors quelle surprise, hein ! Epatant coup du sort !... Primesautier hasard !... Les copains et moi, on en rigole encore !

Et alors, là bas, au pays de D’Artagnan, le vrai, de Gascogne, hein, pas de Pologne ou d’ailleurs, purée quel accueil !...

Toutes ces jeunesses au sein encore haut poiré qui vous regardent l’oeil mouillé d’admire... Et ces petits mectons, délaissant le stade pour s’aboucher de la littérature... Des tas de fraîcheurs, enthousiastes et spontanées, des mignonnes qui font des mines et pétillent des quinquets, qui vous caresse votre bouquin avec des retenues tremblantes, qui vous disent des choses sur vous avec un aplomb à transformer un saint en gogo-dancer...

C’est un bien beau pays, avec de bien belles gens.

Faut y aller.

Ils savent ouvrir un livre, ils savent ouvrir une bouteille, ils savent ouvrir leur coeur.
Alain Guyard


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